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Mondiaux Endurance : Martin Denisot, « Notre stratégie basée sur l’économie d’énergie a payé »

Tout juste rentré des Émirats Arabes Unis, où il était aux côtés de l’équipe de France d’endurance, Martin Denisot, conseiller technique national dans la discipline, tire le bilan des championnats du monde de Butheeb, où les Bleus ont décroché une médaille d’argent par équipes acquise grâce à une stratégie osée… mais payante.

Les chevaux de l’équipe de France ont effectué leur vol retour. Comment se portent-ils ?

Ils vont tous très bien. Les cavaliers nous ont envoyé des photos, ils sont chacun chez eux, au paddock à brouter de l’herbe. La jument de Justin Mourou (Dragueuz D Pacouli, ndlr) a trébuché et chuté sur la course le matin. Elle s’était un peu éraflé l’antérieur et, sur le coup, ça avait gonflé. Ils n’ont pas pu continuer la course, mais le soir même, elle ne boitait plus. On lui a fait passer une échographie pour vérifier qu’il n’y ait pas de blessure au niveau du tendon. Heureusement, tout va bien.

Plusieurs articles de presse, y compris à l’étranger, vantaient l’état de forme des chevaux français à l’arrivée de la course. Qu’avaient-ils de plus que les chevaux des autres équipes ?

Déjà, je pense que ce sont de bons chevaux, bien entraînés, dans des écuries professionnelles, avec des cavaliers et des entraîneurs de qualité. C’est surtout la gestion de course qui a joué. Le départ a été donné à 05h45, avec cent chevaux qui partent en même temps. Ils sont tous excités et un peu chauds. L’équipe de France n’est pas partie en même temps que les autres. Nos chevaux sont sortis des écuries au dernier moment et sont partis 1 minute 30 après tout le monde. Sur une course de plusieurs heures, ce n’est pas grand-chose. En revanche, c’est une véritable économie d’énergie. Prendre le départ calmement, avec des chevaux sereins, qui installent leur galop sans avoir transpiré et sans s’être énervés est un avantage.

La chaleur ambiante et le sol profond ont poussé Jean-Michel Grimal (sélectionneur et entraîneur national, ndlr) à adopter une stratégie basée sur l’économie d’énergie, et elle a payé. En fin de journée, ils auraient même pu aller plus vite si besoin parce que les chevaux étaient vraiment en forme. Ils ne l’ont pas fait parce que ça n’aurait rien changé. Le Bahreïn (sacré champion du monde par équipes, ndlr) avait pris beaucoup de risques et, pour eux, cette prise de risques a marché. Nous ne voulions pas prendre autant de risques. D’ailleurs, les deux autres équipes qui avaient pris beaucoup de risques (les Émirats Arabes Unis et l’Espagne, ndlr) et qui étaient devant nous ne sont pas allées au bout.