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L’Arabie Saoudite remporte pour la deuxième année consécutive La Coupe des Nations de Rabat

Un temps idéal, surtout pour les chevaux, pour couronner la meilleure équipe du CSIO4* de Rabat : une nouvelle fois, l’Arabie Saoudite. Ramzy Al Duhami nous confiait au début du concours qu’il se sentait au Morocco Royal Tour « comme à la maison » ; ce que les Saoudiens ont démontré ! Mais si la victoire pouvait sembler facile à la simple lecture des résultats, il aura quand même fallu attendre la toute fin de cette Coupe des Nations « Ministère de l’Éducation Nationale, Préscolaire et des Sports » pour en connaître le dénouement.

Déjà beaucoup de suspense dès la première manche, en haut comme en bas du classement ! En tête, c’était une course-poursuite derrière l’Arabie Saoudite, toujours… « Untouchable ». Seule la Grande-Bretagne de Stanny Van Paesschen restait dans le rétroviseur des vestes vertes, mais avec deux points de handicap pour temps dépassé, un pour Jane Annett et l’autre pour Joe Whitaker. Ce qui écartait l’idée d’un barrage pour ces derniers ; l’Italie pointant à une barre.

En bas de tableau, la lutte fut cruelle pour arracher le droit de rester en seconde manche. La 9ᵉ place se transmettait de main en main, comme une patate chaude, entre l’Espagne, la France, le Maroc et même la Pologne. Et c’est finalement le Maroc qui a perdu à ce jeu des chaises musicales… pour un petit point, que l’on ne reprochera certainement pas à Abdelkebir Ouaddar, auteur d’un sublime parcours sans faute avec Istanbull V.H Ooievaarshof, mais 8 centièmes trop lent.

En seconde manche, les trois leaders ont creusé l’écart avec le reste des équipes. Ils seront tous sur le podium. Mais même avec 4 points d’avance pour les Saoudiens, il était clair que tout pouvait encore basculer avec les passages des quatrièmes cavaliers.

Dans les profondeurs du classement, la France s’enfonçait irrémédiablement à la dernière place de cette seconde manche, tandis que l’Espagnole Teresa Blázquez-Abascal signait l’un des cinq seuls doubles sans-faute de l’après-midi avec Nasa de Toxandria. Belle performance !

Le dénouement

Les espoirs italiens s’éteignirent avec les 4 points de Roberto Turchetto, tandis que Joe Whitaker redonnait de l’air aux Saoudiens. Abdullah Alsharbatly pouvait alors s’élancer avec deux barres de marge sur la Squadra Azzurra. Mais le cavalier de Boeckmanns Lord Pezi Junior n’eut même pas besoin de ce matelas pour sceller la deuxième victoire consécutive de son équipe grâce à un sans-faute imparable.

Deuxième succès consécutif également pour le coach allemand, David Will, que l’on a d’ailleurs déjà vu gagner lui-même à cheval au MRT : « Pour notre équipe, cette victoire avait une importance particulière. La tournée marque le véritable lancement de notre saison Coupe du monde, mais aussi celui de la Coupe des Nations. En l’absence de grand championnat cette année, nous avons souhaité aborder cette épreuve avec sérieux afin de mesurer notre niveau collectif avant la saison au Moyen-Orient — qui s’annonce compétitive. À plus long terme, nos regards se tournent déjà vers deux grandes échéances : les Jeux asiatiques et les Mondiaux d’Aix-la-Chapelle, qui constitueront nos objectifs majeurs l’an prochain ». Pour Will, les raisons de la victoire étaient que : « L’équipe a abordé l’épreuve avec confiance : les cavaliers et les chevaux avaient montré une belle forme tout au long du week-end, et la première manche s’est conclue sans la moindre faute. Mais d’autres équipes restaient proches, ce qui maintenait la pression jusqu’au bout. Rien n’était acquis avant le passage du dernier cavalier italien, l’avant-dernier concurrent avant nous. La victoire n’a donc été acquise qu’au tout dernier moment, ce qui a rendu le scénario de cette Coupe des Nations d’autant plus palpitant.»

Le très volubile et jeune Abdulrahman Alrajhi, déjà vainqueur du Grand Prix vendredi (après Ramzy Al Duhami en 2024, à chacun son doublé), savourait pleinement le fait d’avoir rejoint cette équipe gagnante cette année : « L’an dernier, l’équipe avait déjà remporté cette Coupe des Nations, et aujourd’hui j’ai la chance de la rejoindre. C’est une sensation incroyable, et je regrette de ne pas avoir été présent l’an passé, ce n’était pas encore mon heure. Mais évoluer aux côtés de cavaliers d’un tel niveau, sous la houlette de David Will, qui est le véritable moteur de tout le travail accompli, me rend particulièrement heureux et fier. »

Auteur de l’ultime sans-faute décisif, Abdullah Alsharbatly concédait que ce ne fut pas une victoire facile, non sans féliciter le travail du chef de piste : « La Coupe des Nations de cette année était particulièrement exigeante, à l’image de celle de l’an dernier, très technique. Le peu de sans-faute reflète le fait que le niveau de difficulté restait élevé. Le parcours comportait beaucoup de palanques, toujours délicates. Mais j’ai apprécié sa qualité. Il a été dessiné par Uliano Vezzani que je considère comme le meilleur chef de piste au monde. Son travail se distingue par son intelligence : il propose des tracés sélectifs et relevés, mais sans jamais mettre les chevaux en danger. Là où certains chefs de piste, aussi talentueux soient-ils, complexifient au point d’imposer aux chevaux des efforts extrêmes, Uliano parvient à trouver le juste équilibre. C’est cette approche qui fait de lui, à mes yeux, le meilleur dans sa discipline. »

Les Saoudiens adorent donc le Morocco Royal Tour et le font savoir. Comme Khaled Almobty, qui participait pour la troisième fois à cette tournée, constatant à chaque édition une évolution positive : « Rien que cela, c’est déjà formidable », souligne-t-il. Très attaché à l’événement, il ne voulait pas rater cette nouvelle opportunité : « Tout est parfait ici, de l’ambiance — l’accueil qui nous est réservé, la gentillesse des gens — à l’environnement technique. Oui, nous nous sentons chez nous ici, alors l’année prochaine, nous reviendrons “à la maison” avec les mêmes ambitions. »

Rendez-vous est pris, et les Européens devront sans doute renforcer leurs équipes s’ils veulent défier les Saoudiens !

Dès demain, cap au sud vers El Jadida pour la troisième étape de cette merveilleuse tournée, ensoleillée dans tous les sens du terme.