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Attelage : Ijsbrand Chardon domine la Coupe du monde à Londres

Dans une ambiance électrique, le Néerlandais Ijsbrand Chardon a remporté l’étape Coupe du monde FEI d’attelage à quatre chevaux de Londres. Il devance le Belge Dries Degrieck et son fils, Bram Chardon.

Qui pour arrêter Boyd Exell ? C’est la question que nous posions déjà la semaine dernière alors qu’il remportait à Genève sa cinquième victoire sur le circuit de la Coupe du monde FEI d’attelage à quatre chevaux. Il suffisait d’attendre une semaine de plus pour que le meneur australien, détenteur du plus grand nombre de victoire en finale de la Coupe du monde, face un faux pas. Devant des tribunes sous le choc, Boyd Exell s’est fait piéger par un parcours sinueux, qui a causé bien des tracas aux sept meneurs engagés. Et nous devons ce tracé au chef de piste suisse, Michael Mayer, qui officiait à Londres pour la première fois. « Le niveau est tellement élevé désormais que nous devons améliorer toujours plus nos parcours, c’est incroyable », lâchait-il en conférence de presse.

Un parcours technique

La première manche, qui qualifie les trois meilleurs meneurs pour le barrage, a été passionnante, mêlant rapidité, précision et prise de risque. Avec 20 points au compteur, le Britannique Daniel Naprous et le Belge Glenn Geerts ont fait les frais de ce tour technique, notamment le premier obstacle. C’est Bram Chardon qui réalise le premier tour à seulement 4 points pour une balle à terre, venant alourdir de 4 secondes son chronomètre ultra rapide de 136,94’’. Quelques minutes plus tard, son père, Ijsbrand Chardon, réalise un véritable exploit, faisant preuve d’une grande expérience pour réaliser le seul tour sans-faute de cette étape Coupe du monde, barrage compris ! Tout en maitrise, Ijsbrand franchit la ligne d’arrivée en 136,69’’ pour rejoindre son fils au barrage. Et c’est un Belge qui viendra compléter l’épreuve décisive qui ne se joue qu’à trois.

Pas de sixième victoire de rang pour Boyd Exell

Vous avez bien lu, un Belge et non pas un Australien ! Avec un temps de 136,58’’, mais une balle à terre, le sympathique Dries Degrieck rejoint la famille Chardon pour une ultime confrontation. Dernier à s’élancer sur ce tour technique, Boyd Exell, un pied cassé, a peut-être trop joué ce dimanche soir à Londres. Avec trois de ses concurrents se trouvant dans la même seconde, le meneur devait prendre des risques s’il voulait se qualifier pour le barrage. Avec une première balle à terre, il est encore dans la course tant la rapidité de ses quatre chevaux impressionne (133,07’’ !). Mais avec une seconde balle au sol, le public s’esclaffe car il sait qu’il assiste en direct à quelque chose qui n’arrive quasiment jamais. Boyd Exell ne sera pas du barrage à Londres, il est quatrième !

Père contre fils

C’est dans l’ordre inverse du classement de la première manche que les trois meneurs se sont affrontés au barrage devant un public en folie. Bram Chardon tente le tout pour le tout mais manque son tracé dans le premier obstacle. En plus de perdre de précieuses secondes il franchit la ligne d’arrivée avec deux balles au sol et un total de 149,18’’. La voie est libre ! Dries Degrieck est joueur ! Il lance son team de quatre chevaux à une vitesse folle mais ne peut lui non plus éviter deux balles au sol. Le temps est ultra rapide, 135,52’’, mais en ajoutant les 8 secondes des deux fautes, le total est de 143,52’’ pour la tête provisoire. En entrant en piste, Ijsbrand Chardon sait ce qu’il lui reste à faire. Sous les yeux de son fils Bram, revenu à pied en bord de piste pour soutenir son père, Ijsbrand réalise un tour quasi parfait, avec seulement une balle à terre. Dans la dernière ligne droite, Bram et tout le public encouragent Ijsbrand qui lève le poing en l’air à l’affichage de son score. Avec un chrono de 138,29’’ et 4 secondes supplémentaires, Ijsbrand Chardon remporte l’étape Coupe du monde de Londres avec un total de 142,29’’.

« C’est comme si j’avais 24 ans »

Dans une ambiance décontractée et très joyeuse, les trois meneurs ont salué unanimement en conférence de presse le travail du chef de piste et la qualité d’organisation ici à Londres. « J’ai 64 ans mais c’est comme si j’avais 24 ans devant un public comme ici à Londres !, lâche en rigolant Ijsbrand Chardon. Dans la manche qualificative nous étions quatre à être dans la même seconde, c’est dire si le niveau est exceptionnel cette année sur le circuit !  » Pour Dries Degrieck, cette deuxième place a un goût de déjà-vu. « Il semblerait que je sois abonné à la deuxième place cette saison. Ce soir, j’ai fait tomber la dernière balle et quand je vois comment un meneur expérimenté comme Ijsbrand reste calme alors qu’il avait déjà une balle au sol, je me dis que je dois en prendre de la graine. J’ai été trop vite, ça a été mon erreur mais je suis très content », commentait le Belge tandis que Bram Chardon était plutôt déçu de sa performance. « Dans le barrage, je m’en veux car j’ai pris la mauvaise décision en prenant l’option longue dans le premier obstacle pour aller sur la porte 6. Mes chevaux n’ont pas bien compris ce que je leur demandais. Mais le fait qu’ils aient continué à se battre jusqu’à la fin est une très belle satisfaction. Et ça a donné une chance à mon père de gagner », s’amuse-t-il.

Source : chevalmag.com