Championnats d’Europe CSO Milan : Julien Epaillard et Olivier Perreau Dans le top 10
Aux championnats d’Europe de saut d’obstacles (CSO) de Milan, la France a eu chaud. À quelques points près, elle n’était même pas conviée à la finale par équipes de demain, vendredi 1er septembre. Elle n’est d’ailleurs pas la seule nation à s’être faite piéger, comme en témoignent les changements au classement provisoire. En revanche, en individuel, Julien Epaillard et Olivier Perreau pointent tous les deux parmi les huit meilleurs.
« On est en dessous (du niveau demandé sur ce championnat d’Europe, ndlr). » Tels étaient les mots de Kévin Staut après son parcours avec Dialou Blue PS. « On savait qu’on n’était pas favoris, mais peut-être pas aussi loin. Ça ne fait qu’accentuer la prise de conscience du travail qui reste à faire en un an. À nous d’accélerer le process et de faire le maximum pour essayer d’être au niveau l’année prochaine », affirmait le cavalier de l’équipe de France.
À DEUX DOIGTS DE LA CORRECTIONNELLE
Si hier déjà à l’issue de la chasse, la douche était froide pour les Français, ce jeudi, elle a failli être glacée. Car c’est en partie grâce aux erreurs en toute fin d’épreuve de la Belgique (11ème) et du Danemark (12ème) que la France se qualifie pour la finale du lendemain, en neuvième position. Avec Dexter Fontenis Z, Simon Delestre ouvrait le compteur du jour de l’équipe de France. Si le Tricolore fautait sur la sortie de triple et l’oxer n°12, il estime que son hongre de 10 ans « était plus disponible et sautait mieux qu’hier ». Mais il reconnaît ne pas être « à son meilleur niveau ». À Milan, Dexter ne se sent pas bien. « Il est agacé, énervé… Il m’est arrivé la même chose à Rome et Fontainebleau. »
Le cavalier reconnait ne pas avoir d’explication. « Je pense que c’est mental, parce que physiquement, il est en excellente condition. J’essaie de tout faire pour qu’il se sente à l’aise. C’était mieux aujourd’hui, mais je n’ai pas encore le cheval que je voudrais avoir. » Mais Simon Delestre ne baisse pas les bras pour autant. « Je pense que je peux l’avoir mieux demain, même si ce n’est pas le plus facile à mettre dans le moule. »
« IL S’EST RAIDI DE TOUT SON CORPS »
Venait ensuite le tour de Mégane Moissonnier. Avec un très bon parcours à quatre points la veille, elle espérait accrocher le sans-faute. Mais aujourd’hui, Cordial n’avait pas envie de jouer. « J’ai un peu de mal à comprendre la différence du cheval (entre la veille et ce jour, ndlr). Ce matin, quand je l’ai monté sur le plat, il était fantastique. Il était encore très bien à la détente. Je l’ai senti vraiment différent au moment où je suis rentrée en piste. Il était stressé, il s’est raidi de tout son corps, il est devenu vraiment fort. J’ai eu beaucoup de mal à le monter », explique la cavalière qui vit cette semaine sa première sélection chez les Seniors.
Avec quatre barres à terre (4, 6A, 9, 10A) et un point de temps, le score est lourd : 17 points. Pour espérer arriver en finale, les deux autres cavaliers n’avaient qu’une infime marge d’erreur permise.
UNE JUMENT RETROUVÉE
Pour Kévin Staut, c’est le scénario inverse de celui de Mégane qui s’est produit. La veille, Dialou Blue peinait à couvrir les oxers. Ce jeudi, il estime que « la jument était complètement redevenue elle-même ». Mais une faute du cavalier (selon ses propres mots !) sur le milieu du triple l’empêche de terminer la journée sur un parcours parfait. « Je pense que j’ai un peu anticipé la sortie de triple avec l’oxer. J’ai fait un choix de foulées pour la rassurer à l’entrée de cette combinaison. Je n’ai pas assez bien monté mon triple et j’ai fait faute », avouait-il.
Cependant, on devinait dans sa voix un certain soulagement à l’idée que l’appréhension dont avait fait preuve la jument de 10 ans n’était plus d’actualité aujourd’hui.
IMPECCABLES JULIEN EPAILLARD ET OLIVIER PERREAU
Heureusement, quelques rayons de soleil ont percé le ciel orageux qui surplombait l’équipe de France. Le premier est survenu en début d’après-midi. Engagé en individuel, Olivier Perreau a continué sur le chemin qu’il avait emprunté la veille : celui du sans-faute. Alors qu’un seul concurrent sur les vingt-quatre passés avant lui avait trouvé comment se sortir des embûches du chef de piste, Uliano Vezzanni, lui et Dorai d’Aiguilly*GL Events ont livré un parcours criant de facilité, la jument répondant favorablement aux moindres demandes de son cavalier.
Enfin, ce sont Julien Epaillard et Dubaï du Cèdre qui ont clôturé la journée tricolore. Et de quelle manière… Alors qu’il réalisait un début de tour moins serein qu’espéré, le Français a quand même terminé son parcours sur un score vierge. C’est aussi cette performance qui a permis à l’Hexagone de décrocher son ticket pour la finale.
Source : Chevalmagazine