CHI Genève : Enfin un triomphe pour Harrie Smolders et Monaco
Souvent classés mais rarement gagnants, Harrie Smolders et Monaco ont enfin décroché une victoire en Grand Prix 5*, et pas des moindres puisqu’ils se sont offerts le Rolex Grand Prix de Genève. Au terme d’une épreuve pleine de rebondissements, le couple néerlandais a devancé l’Italienne Giulia Martinengo Marquet, sur Delta Del’isle, et le Belge Gilles Thomas, associé à Ermitage Kalone.
Une fois de plus, le très relevé CHI de Genève a offert du grand spectacle au public venu très nombreux. Selon Alban Poudret, directeur sportif du concours et co-commentateur du Rolex Grand Prix, plus de 48 000 personnes auraient franchi les portes de Palexpo au cours de cette édition 2024. Comme chaque année, c’est le Rolex Grand Prix et ses quarante partants qui ont clôt l’évènement. Certains des favoris n’ont d’ailleurs pas trouvé la solution du parcours proposé par Gérard Lachat, le chef de piste, et son assistant Grégory Bodo.
L’Américain Karl Cook et Caracole de la Roque, les médaillés individuels olympiques Steve Guerdat et Dynamix de Belhème ou encore l’Irlandais Daniel Coyle, qui effectuait la dernière sortie de Legacy avant sa retraite sportive, ne sont pas allés au bout du parcours. Les tenants du titre, Richard Vogel et l’impressionnant United Touch S, ont fauté à trois reprises. Les champions olympiques individuels en titre, Christian Kukuk et Checker 47, ont quant à eux accusé quatre points. Même sanction pour les Français Julien Epaillard (Donatello d’Auge) et Simon Delestre (Cayman Jolly Jumper), ainsi que pour l’Américain Kent Farrington et sa Greya. Enfin, Daniel Deusser a bien laissé toutes les barres sur les taquets avec Killer Queen VDM, mais six centièmes de trop au chronomètre les ont pénalisés d’un point.
Harrie Smolders et Monaco, irrattrapables
Ils sont finalement dix à prendre part au barrage. Et comme l’année dernière, le premier à s’élancer ne sera jamais rattrapé. En effet, sur Monaco, Harrie Smolders boucle un deuxième parcours parfait avec un chronomètre de 41.74 secondes. Ce parcours rapide lui permet alors de mettre la pression sur ses concurrents, et ça marche ! Vainqueurs du Top Ten l’avant-veille, Martin Fuchs et Leone Jei ne peuvent empêcher deux fautes, tout comme Grégory Wathelet et Bond Jamesbond de Hay. Pour les Suédois Henrik von Eckermann et Peder Fredricson, ce barrage est à oublier. Ils essuient chacun un refus, respectivement associés à King Edward et Catch Me Not S, et totalisent huit et six points. L’Italien Lorenzo de Luca est encore moins chanceux et chute sans gravité sur l’oxer aux couleurs de Rolex. Malgré son talent et sa générosité, Denver de Talma n’est pas parvenu à répondre aux demandes de son cavalier.
Ben Maher, associé comme dans le Top Ten à Point Break, doit se contenter du top 5 après une faute. Dernier à partir au barrage, McLain Ward effectue avec Ilex un barrage impressionnant et très rapide (41.48 secondes)… plus que le Néerlandais ! Mais la victoire échappe finalement à l’Américain sur le dernier obstacle, que le hongre de 11 ans effleure suffisamment pour renverser la barre.
Finalement, seuls deux autres cavaliers ont été en mesure d’imiter Harrie Smolders. L’Italienne Giulia Martinengo Marquet réalise l’exploit de monter sur la deuxième marche du podium avec Delta Del’isle (43.75 secondes). La troisième place revient alors au Belge Gilles Thomas (vingt-six ans seulement), avec son étalon selle français Ermitage Kalone.
« Monaco a vraiment mérité cette victoire »
En conférence de presse, le vainqueur du Rolex Grand Prix n’a pas caché son soulagement de voir enfin son hongre de 15 ans sur la plus haute marche d’un podium de classe mondiale. « La position d’ouvreur n’est jamais facile, car le niveau est très relevé et tout le monde peut ainsi te voir et te copier ou affiner sa stratégie en fonction de ton parcours. J’ai pris tous les risques sans calculer, et je n’étais vraiment pas sûr que cela suffise aujourd’hui. J’ai beau être fairplay et être le premier à féliciter mes concurrents lorsqu’ils gagnent, je trouve que Monaco a vraiment mérité cette victoire. Après avoir été si souvent deuxième, c’est légitime qu’il soit enfin devant. »
Si Giulia Martinengo Marquet et Gilles Thomas n’ont pu soulever le trophée, ils savourent cependant pleinement leur place sur le podium. L’Italienne estimait que ce Grand Prix « est sans aucun doute l’épreuve la plus difficile que j’aie jamais monté, d’autant plus avec ce cheval. » Elle qui « rêvai[t] de venir à Genève depuis toujours » n’a pas manqué d’évoquer une victoire collective. « Mon équipe et mon cheval méritaient cela, je ne pourrais être plus heureuse. Delta est définitivement la star de la journée. Je crois que je réalise à quel point un cheval peut changer votre vie et votre carrière. »
Quant au Belge Gilles Thomas, cette troisième place s’associe à un certain soulagement. « L’an dernier, nous avions eu beaucoup d’offres d’achat pour Ermitage. C’était un risque de ne pas le vendre. Cette troisième place récompense donc notre pari. De mon côté, je suis très fier, car c’était très difficile, et ce résultat est un accomplissement magnifique. Nous n’avons pas encore toute l’expérience pour être rapide avec Ermitage, je savais que je ne pouvais pas battre Harrie. »
Source : chevalmag.com