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Estelle Croisic, le droit chemin

Remporter le Prix Yvonnick Bodin, la meilleure course de l’année pour les apprentis et lad-jockeys en plein meeting d’hiver de Vincennes, est forcément un formidable coup de projecteur pour son lauréat ou sa lauréate. C’est le cas depuis samedi dernier de la jeune Estelle Croisic après sa victoire en selle sur Django du Bocage.

2022 est une année dont se souviendra longtemps Estelle Croisic. La jeune normande de 18 ans qui a débuté en courses au mois d’août 2020 a en effet remporté dix courses en moins de quatre-vingts participations dont sa première épreuve lors d’une réunion Premium, sa première à Vincennes avec Hypothèse Madrik et, en apothéose le 31 décembre, le Groupe III Prix Yvonnick Bodin (revoir la course) en selle sur Django du Bocage pour son patron Stéphane Meunier. « Cela a été une année magnifique, confie Estelle Croisic. Au-delà de mes résultats en courses avec cette victoire de samedi dans un Groupe III deux ans et demi après mes débuts alors que je n’ai pas énormément couru, j’ai aussi fêté mes 18 ans, j’ai passé et obtenu mon BAC avec mention bien, j’ai eu aussi mon permis de conduire et j’ai été embauchée comme salariée chez mon patron. »

Son patron, c’est Stéphane Meunier qui n’est pas étonné par la réussite de la jeune femme : « Je commence à avoir du recul car j’ai formé un certain nombre d’apprenti(e)s et je ne suis pas du tout surpris par les résultats d’Estelle. Elle s’est vite distinguée par sa position à cheval. Elle est passée par des moments de doute au cours de son apprentissage mais c’est normal. Il fallait la laisser faire son expérience. Aujourd’hui, elle me rend la confiance que je lui ai témoignée ». Alors que son père a travaillé dans le milieu du trot avant de changer d’orientation professionnelle, Estelle Croisic n’a jamais hésité sur ce qu’elle voulait faire : « Les chevaux ont toujours été ma passion.

Avec mon père, qui avait changé d’activité avant ma naissance, j’allais aux courses régulièrement. J’ai appris à monter dans un club équestre et j’ai attelé mes premiers trotteurs chez Guillaume Moinon qui est installé à côté de chez moi et que je remercie. Mon père connaissait aussi Stéphane Meunier, chez qui j’ai souhaité faire mon apprentissage car il forme et donne leurs chances aux apprentis. Or, j’étais aussi motivée par la compétition ». Symbolisée par sa victoire avec Django du Bocage dans le Prix Yvonnick Bodin dont elle est la huitième jeune femme à s’imposer au cours des dix dernières éditions, la réussite d’Estelle Croisic met aussi en avant la qualité de la formation des apprentis. Elle a en effet été formée à l’AFASEC de Graignes où elle a donc décroché un BAC PRO CGEH (Conduite et Gestion de l’Entreprise Hippique) avec mention bien, ce qui témoigne d’une tête bien faite. Pour rappel, le taux de réussite aux différents examens proposés par l’AFASEC  a été de 94 % l’an dernier.

En ces premiers jours de la nouvelle année, Estelle Croisic est déjà projetée vers de nouvelles échéances : « J’espère faire au moins une aussi bonne année et que les résultats de l’écurie soient bons, car on fait avant tout un travail d’équipe ».