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New York : Vers une interdiction des calèches ?

Une nouvelle campagne pour interdire les calèches est en cours par le conseil municipal de la ville de New York. Elles seraient remplacées par des voitures électriques.

Une coalition politique au sein du conseil municipal est en place pour faire interdire les calèches dans les rues de New York, selon le média NY Post. Le projet de loi a été présenté par le conseiller démocrate conservateur Robert Holden. Il souhaite remplacer les calèches par des voitures électriques, d’ici le 1er juin 2024. La nouvelle législation prévoit de donner aux conducteurs des préférences pour les permis d’exploitations des nouvelles voitures électriques et d’être payés en vigueur ou de percevoir des salaires syndicaux, fixés par le contrôleur municipal.
Une mesure que l’ancien maire et conseil municipal n’ont pas réussi à faire passer. En 2016, Bill de Blasio, alors maire de New York, avait souhaité l’interdiction des calèches mais sa proposition n’était pas passée. L’actuel maire de la ville américaine, Éric Adams, n’est pas forcément pour cette interdiction. Lors de sa campagne municipale, il avait annoncé être opposé à cette mesure.

Neuf autres membres du conseil ont signé le projet de loi. Cette initiative ravit les associations de défense des animaux. Le New York for a Clean Liviable and Safe Streets (NYCLASS), un groupe opposé à ces calèches, a annoncé lancer une campagne publicitaire pour aider à faire passer ce projet de loi. « Contrairement aux chevaux, les voitures électriques ne sont pas effrayées par la circulation. Les conducteurs recevront plus de salaires et d’avantages sociaux. Les rues seront plus sures pour tous, et les animaux ne seront plus maltraités ou négligés. Il est grand temps que les dirigeants municipaux s’éloignent des chevaux de calèche et mettent fin à cet abus obsolète une fois pour toutes, comme la plupart des autres grandes villes l’ont déjà fait », explique Edita Birnkrant, directrice générale de NYCLASS.

LA COLÈRE DES SYNDICATS ET CHAUFFEURS

Du côté des chauffeurs, beaucoup ne sont pas d’accord avec ce passage aux voitures électriques. « Je suis venue ici pour travailler avec des chevaux. Je ne suis pas venue ici pour conduire une voiturette de golf. Aucun des autres conducteurs non plus. Nous le faisons parce que nous aimons les chevaux », raconte Christina Hansen, conductrice de calèche. Le Syndicat des Travailleurs des Transports (STT) visent à freiner l’opposition à l’interdiction des calèches, emblématiques selon eux de Central Park et ses environs. Tony Utano, du STT, a promis que l’interdiction ne serait pas adoptée. « Il est regrettable que certains membres du conseil qui ont signé ce projet de loi n’aient même pas pris la peine de contacter le syndicat des chauffeurs pour obtenir le point de vue des travailleurs », proteste Tony Utano. Il se justifie en expliquant que les chevaux reçoivent des examens physiques par des vétérinaires, deux à quatre fois par an, des soins dentaires et des vaccins. « Ils ont des stands confortables et propres, passent leurs journées dans le parc et obtiennent au moins cinq semaines de vacances dans les fermes chaque année », détaille-t-il.
Trente autres syndicats et groupes de syndicat apportent leur soutien au Syndicat des Travailleurs des Transports.