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Saut Hermès : Julien Anquetin décroche le Graal dans le Grand Prix Hermès

Le scénario était presque trop beau ce dimanche après-midi sur la piste du Grand Palais Ephémère de Paris, pour le très attendu Grand Prix Hermès du Saut Hermès. Comme en 2023 avec le Luxembourgeois Victor Bettendorf, c’est un autre jeune cavalier qui décroche cette année sa toute première grande victoire en Grand Prix d’un CSI 5*, le Français Julien Anquetin.

Pour une fois, Julien Epaillard aura trouvé plus fort que lui dans un barrage de Grand Prix 5*. Car on le sait, si le Tricolore est qualifié pour un barrage, il est clair qu’il jouera le tout pour le tout pour tenter de décrocher la victoire, lui que l’on surnomme la fusée Epaillard. Mais avant d’en arriver au dénouement, il a fallu que cinquante couples enchainent le difficile Grand Prix Hermès du CSI 5* du Saut Hermès. Pour cette dernière édition « temporaire » avant que les cavaliers ne retrouvent la nef du Grand Palais, cette quatorzième édition du prestigieux concours de la Maison Hermès, organisé par GL Events, s’est une fois de plus conclue en beauté. Un Grand Prix qui s’est très rapidement annoncé difficile puisque les trois premiers couples en lice sortiront avec de très lourds scores, dont le vainqueur de l’année dernière, le Luxembourgeois Victor Bettedorf, en selle sur Electro V. Kromsteeg Z, encore vert sur ce niveau.

C’est finalement le jeune belge Gilles Thomas qui parvient à trouver la clé de ce Grand Prix avec Luna Van Het Dennehof. En première partie d’épreuve, il sera rejoint par l’Allemande Kendra Claricia Brinkop avec son impressionnant Tabasco de Toxandria Z et Julien Anquetin avec Blood Diamond du Pont. Les Belges Pieter Devos et Jérôme Guéry se mordent encore certainement les doigts de leur petit point de temps dépassé avec respectivement Casual DV Z et Careca LS Elite (qui vivait là son premier Grand Prix 5*, ndlr). Tout comme Phillipe Rozier (auteur d’un superbe tour de Le Coultre de Muze), Daniel Deusser avec Gangster VH Noddevelt, Kevin Staut avec Visconti du Telman ou encore Edward Levy avec Igins du Seigneur, tous fautifs sur le dernier vertical du parcours !

UNE VITESSE QUI CHANGE TOUT

La deuxième moitié de l’épreuve permettra à six autres couples de rejoindre le barrage : l’Italien Emanuele Gaudiano avec Juluis D, le Français Julien Epaillard avec Donatello d’Auge, les Suédois Peder Fredricson avec Catch Me Not S et Henrik von Eckermann avec Iliana, le Colombien René Lopez Lizarazo avec Kheros van’t Hoogeinde et enfin le Brésilien Carlos Eduardo Mota Ribas avec Trix. Là encore, les déçus seront nombreux à l’image de Julien Gonin, qui a signé un très beau parcours avec sa bonne Valou dy Lys, malheureusement pénalisé d’un point de temps dépassé. Ce sont aussi quatre petits points qui ont privé Steve Guerdat avec Lancelotta, Nicolas Delmotte avec Jordan Molga M, Nicolas Layec avec Bulgarie d’Engandou, Ben Maher avec Enjeu de Grisien et Kim Emmen, avec son fabuleux Imagine, de tenter leur chance au barrage malgré de très bons parcours. Mais voilà, un obstacle de taille a joué son rôle sur ce Grand Prix dessiné par le chef de piste espagnol, Santiago Varela Ullastres. Sur un temps accordé de 63 secondes, le chef de piste a pu changer la vitesse passant de 350m/min à 360m/min. Et cette différence change énormément la donne comme l’explique le principal concerné.

« Nous avons changé la vitesse par rapport à l’avant programme puisque c’est désormais autorisé. Nous l’avons fait aujourd’hui et cela a fait la différence. Ce sont les détails qui font la différence dans notre sport qui est très serré. Sans cela, nous aurions eu peut-être seize sans-faute ! Si la dernière ligne a été très fautive c’est justement parce qu’elle était en conclusion d’un parcours qui avait déjà demandé des efforts très différents dans sa première partie.

Entre l’oxer et le double il y avait trois foulées franches et une seule foulée dans le double. Mais c’est sur la ligne précédente que cela se jouait. Pour rentrer dans le temps il fallait du galop pour être en 360m/min et sur cette ligne les cavaliers ne pouvaient pas rajouter une foulée sinon ils ne rentraient pas dans le temps accordé. Mais cela risquait aussi de faire perdre de l’équilibre et c’est ce qui a entrainé les fautes sur la ligne avec l’oxer rouge et le double le long du public, précise Santiago en ajoutant,

Je tiens à féliciter les cavaliers car le Grand Prix d’aujourd’hui a été un très grand Grand Prix. C’est incroyable pour Julien Anquetin de remporter cette épreuve face à Julien Epaillard qui est le cavalier le plus rapide du monde. Car lorsque Julien Epaillard essaye de te rattraper et qu’il n’y arrive pas c’est que tu as fait tout ce qu’il était possible de faire, donc félicitations à tous les trois », conclut-il en souriant.

UN JULIEN PEUT EN CACHER UN AUTRE

Ce dimanche en fin de journée, ce n’est pas un Julien que le public du Saut Hermès a pu acclamer mais bien deux. Et la victoire de Julien Anquetin est encore plus belle puisque le cavalier a signé devant son public sa toute première victoire dans un Grand Prix 5*. De quoi savourer ce moment qu’il a réalisé grâce à sa détermination et les qualités de son fils de Diamant de Semilly, Blood Diamond du Pont. « C’est la plus belle victoire de ma carrière. Je suis forcément sur un nuage. Gagner ici à Paris est incroyable, je ne sais pas si je réalise encore d’ailleurs ». Troisième à s’élancer sur le barrage, Julien a été chercher cette victoire jusqu’à la dernière foulée, d’autant plus lorsque vous savez que derrière vous, il reste encore à passer un certain Julien Epaillard, et un certain Henrik von Eckermann. Mais ce dimanche 17 mars 2024, les astres étaient du côté de Julien Anquetin. « Dans le barrage, je crois que mon demi-tour est le plus beau de toute ma carrière. J’étais heureux quand Julien Épaillard s’est lui aussi qualifié pour le barrage car je me suis dit que l’on allait pouvoir s’amuser (rires).  Mon cheval a une fois encore été incroyable mais dans un barrage tant que le dernier n’est pas passé ce n’est pas fini. Cette victoire est un accomplissement. »

De son côté, Julien Epaillard avouait cependant ne pas avoir pris tous les risques pour tenter de rattraper son compatriote, après un week-end en manque de réussite. « Comme lui j’étais content d’être déjà sans-faute (rires). Je suis sincèrement très content pour Julien. J’ai eu un week-end un peu malchanceux avec plusieurs parcours à quatre points. J’ai vu son barrage donc j’ai essayé de gagner du temps entre le un et le deux ce que je pense avoir réussi à faire, mais je n’ai pas fait un aussi bon demi-tour que lui ensuite. Il y avait peut-être possibilité de faire une foulée de moins sur le dernier mais je n’ai pas osé vu le week-end que j’ai eu. Je me suis dit « ah non pas encore le dernier ! » J’ai été un petit peu sage (rires). Il ne faut pas refaire le match, aujourd’hui il a été meilleur, il a fait un barrage magnifique. C’est bien de voir qu’en France il y a des jeunes qui arrivent, qui nous poussent, ça fait avancer. Quand quelqu’un va plus vite que vous au barrage on en tire des leçons ».

Sur le podium, c’est le Colombien René Lopez Lizarao qui monte sur la troisième marche après un barrage plutôt acrobatique signé avec Kheros van’t Hoogeinde (35,96’’). « Je suis très content de cette troisième place même si premier c’est mieux (rires). Je suis très content pour le cheval et encore plus en étant ici à Paris, la France c’est mon deuxième pays ! Sur le barrage, après le trois j’ai eu un petit problème de mors donc j’ai eu quelques problèmes de contrôle. J’ai sorti un peu mon côté latin en me lançant un peu dans tous les sens (rires) mais le cheval a été formidable. C’est un cheval qui a été sans-faute sur la dizaine de parcours en ranking qu’il a fait cette année ».

Pour conclure Julien Epaillard a précisé qu’il miserait sur Dubaï du Cèdre à la fois pour la finale de la Coupe du monde, qui se tiendra prochainement à Riyad, Arabie saoudite (du 17 au 20 avril) , ainsi que les Jeux olympiques de Paris cet été. « Dubaï est plus appropriée pour un grand championnat. Il faut attaquer tout de suite fort et en cela elle n’a pas d’état d’âme, elle ne regarde rien, elle est tout de suite à son affaire », souligne le Français.

Source : chevalmag.com