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Le rendez-vous des Jeux avec Steve Guerdat

Le champion olympique de Londres 2012, Steve Guerdat, fera bel et bien parti de l’équipe suisse de saut d’obstacles aux Jeux olympiques de Paris 2024. Cette fois, c’est avec la jument qui lui a permis de décrocher l’or individuel européen, la selle français Dynamix de Belhème, qu’il va tenter de décrocher une nouvelle médaille olympique.

Steve, cet été, vous vivrez peut-être vos sixièmes Jeux olympiques (interview réalisée avant l’annonce de la sélection suisse, ndlr) après ceux d’Athènes, Londres, Pékin, Rio et Tokyo. Comment imaginez-vous ces Jeux de Paris ?
Je pense que ça va être grandiose. Mais j’avoue que je trouve dommage qu’ils n’aient pas profité de faire les Jeux sur un site pérenne comme Fontainebleau, Chantilly ou même Jardy. Ça aurait probablement coûté un quart ou un cinquième de ce que ça va coûter là et ça aurait laissé un héritage pour notre sport pour les deux ou trois prochaines générations. Je trouve ça dommage, mais ça va tout de même être grandiose. De toute façon, les Jeux sont un évènement extraordinaire, où qu’ils se tiennent. Et puis, je pense sincèrement qu’on ne pouvait pas trouver meilleure équipe organisatrice pour ce lieu. Donc je suis certain que ça va être génial. Mais… j’aurais voulu qu’un petit quelque chose reste, un héritage, même si notre sport profitera quand même d’un lieu comme Versailles.

« Dynamix apprend beaucoup plus sur les pistes en herbe »

Vous êtes l’un des rares cavaliers à faire sauter vos chevaux potentiellement sélectionnables sur herbe alors que les Jeux auront lieu sur sable…
Je ne vous apprend rien en vous disant que j’ai une affection particulière pour les pistes en herbe. En plus, si on regarde bien, la plupart des chevaux qui ont été performants dans les championnats les années passées ont couru sur herbe avant d’y aller. Je suis persuadé que les chevaux sautent mieux sur herbe, c’est beaucoup plus agréable. Ils apprennent plus.
On sait qu’aux Jeux, il y a beaucoup d’obstacles regardants, et je sais que ça n’a pas d’importance pour beaucoup de chevaux. Mais pour Dynamix, par exemple, elle peut encore parfois regarder un petit peu l’environnement. Elle apprend beaucoup plus sur les pistes en herbe, en se sentant en plus beaucoup mieux qu’en allant dans les bacs à sable. Je trouve les pistes en sable monotones, avec les mêmes obstacles… Pour moi, il n’y a même pas d’hésitation à avoir quant au fait de faire courir les chevaux sur herbe.

Quels concours allez-vous faire d’ici votre trajet jusqu’à Versailles ?
Cette année, Dynamix n’a pas fait grand chose. (Il marque une pause) Je l’ai emmenée courir les Grands Prix de ’s-Hertogenbosch, Fontainebleau (qu’elle remporte, ndlr), Windsor (dont elle termine troisième, ndlr) et La Baule (avec une sixième place en poche, ndlr). Elle aurait du sauter la Coupe des nations de Saint-Gall, mais malheureusement, les organisateurs l’ont annulée au dernier moment à cause des conditions climatiques. Elle n’ira pas à Aix-la-Chapelle et j’aimerais vraiment l’amener à Dinard juste dix jours avant en guise de dernier concours. Je ne compte pas faire le Grand Prix mais sauter une ou deux épreuves sur la piste en herbe pour l’avoir en forme juste avant les Jeux.

« Pour avoir une chance aux Jeux, je dois améliorer les barrages »

Étant donné que vous avez décroché le titre européen individuel l’année dernière avec cette jument, vous faites partie des prétendants à une médaille olympique. Que pensez-vous de ce statut de prétendant ?
C’est vrai que Dynamix fait partie des chevaux qui enchainent les sans-fautes. Mais sur un format comme celui des Jeux olympiques (où les scores sont remis à 0 pour la finale individuelle, ndlr), je sais que je ne suis pas encore là où il faudrait que je sois. Il me manque encore quelque chose. Il y aura un barrage, si j’y suis, il me faudra affronter les meilleurs couples, en sachant qu’il y en a qui sont bien plus rapides que nous. Mais je dois dire que sur ce point, Dynamix s’est déjà bien améliorée depuis l’année passée. Je sais que pour avoir une chance aux Jeux, je dois améliorer les barrages et la vitesse de la jument. C’est différent d’un championnat habituel, qui se joue sur la régularité. On verra bien sur place ce qu’il se passera.

Source : chevalmag.com